vendredi 31 décembre 2021

Merci Omicron !


 

Plus de pop-corn
Qui croque sous les dents
Craque aux oreilles
Envahit les films
Et leur imaginaire
Salles aux mâchoires géantes
Broyant bruyant broyant
Ô combien de BO englouties...
Commençait-on les films par la fin
Que ça ne changeait rien
On n’y comprenait rien !
Avec Omicron
Plus de bêtes à pop-cornes
D’enfants fourrés au maïs soufflé
Respiration
Libération




 
3 janvier 2022
interdiction de manger dans les cinémas




mardi 28 décembre 2021

L'incertitude


 

Il y a l’incertitude
Infatigable rongeuse
Comme ce bouquet toujours offert
Maintenant trop ouvert
Pendu au bout de mes doigts d’encre
J’avais pourtant pris rendez-vous
Avec la joie et le bonheur
Accessoirement des filles
J’attends toujours
Au café
Derrière la vitre passent des ombres
Cliquent talons claquent bottines
Comme carillons de Noël
Mes fleurs se fanent mes mots s’assèchent
Au comptoir on ne sert plus de phrases
Tout était sur la table
Madeleines oranges
Blue Moon de Jamaïque
Comme elles doivent l’aimer
Comme je le bois maintenant
Froid devenu
Rien dans son marc comme aventure
Je sors
Dehors il neige
Ai-je passé ma saison
Encore trois feuilles aux arbres
De quoi écrire
Le caniveau prendra mes lignes
Les mots regonfleront
Des fleurs nouvelles s’ouvriront
Des rendez-vous s’accorderont
Mon bouquet
A nouveau délié
Fera clôture de tiges fraîches
A celle qui aura su
Me noter dans son agenda



28 décembre 2021


 

Comme au CHILI

 






Comme au Chili

Barrer la route

Dissoudre

Sans l’oublier

L’avanie du passé

Faire du progrès

Un chemin


Que le ciel soit avec vous

Jeune président

Fascisme militarisme

Seront longs à ronger

Et il est dur de s’alléger

Du poids de riches

Cachés derrière la cordillière

Cuivre et mauvaises mines


Que la terre vous soutienne

Jeune président

Les électeurs aiment

Flotter sur les nues

De l’espoir revenu



19 décembre 2021

Gabriel BORIC élu président du CHILI


 

samedi 25 décembre 2021

Quand viendra le jour


 


Où les grands incendies auront bu l’oxygène

Où les insectes émargeront au souvenir

Où l’enfant applaudira le vol des oiseaux

Sur le cristal liquide des murs d'une chambre

Où le désert fera sixième océan

Où la nuit pâlira quand le jour noircira

Où l’eau courra libre si elle est souterraine

Où la sève durcie au béton répondra

Où les lunes seront de paupières cousues

Où la peau frémira encodée de pixels

Où les crocodiles affameront les rêves

Où les baisers aussi se vendront aux enchères

Ce jour-là je vous tiendrai encore la main

 

25 décembre 2021 
Joan Mitchell
 

lundi 20 décembre 2021

Ne plus revenir

 

 

 

Il a fallu partir

Pour oublier qu’impossible

Il était

De revenir


Là-bas quinze

Des miens assassinés

Ici a minima

L’espoir de l’oubli


Vient l’arrêté

Oubli de l’espoir

Renvoyez l’entêté

Paraphe le préfet


Pourquoi continuer

Quand stupide

Devient

La vie

 

 

15 décembre 2021

Un Kosovar refusant d’être renvoyé dans son pays se suicide au tribunal de Bordeaux

(Laszlo Balogh REUTERS 2015)


 

 


 

dimanche 19 décembre 2021

Inespérance






Il en est un qui traite la France

Comme si son chez soi

La distribue la capitalise

En fait son affaire des affaires

Au gré des plates-formes il tourne

Pérore pinaille floute

Ses idées éclairent le vide

Une bougie qui meurt

  Qu'il faut souffler quand même

Car même l'ombre elle trompe




30 novembre 2021

Eric Zemmour candidat à l’élection présidentielle



mercredi 15 décembre 2021

Poignée de mains

 Bien sûr il y a 

L’échiquier diplomatique

Se jouer des Russes et de l’Asie

Damer le pion aux Amériques


Bien sûr on fait au mieux

Pour le bonheur des citoyens

Un bon contrat

N’est pas tout dire n’est-ce pas


Que ressent-on pourtant 

Sa main dans celle de l’assassin

Quand le sang bat jusqu’en son sein

Tandis qu’en arrière-plan 

Une âme/abstraite/des cendres/un four


La poignée franche et ferme

Secoue un sinistre sac d’os

Sonnaille de bons sous

Qui annonce des vents mauvais 

Éole un jour lâchera tout

Et sécheront les larmes 

De la veuve au fantôme


6 décembre 2021

Le président français rompt l'isolement diplomatique de l'héritier saoudien




samedi 4 décembre 2021

Justice épuisée




Des hommes des femmes
Qui ne comprennent pas
Qu’on ne les comprenne pas
Qu’on ne les écoute pas
Eux obstinés à écouter chaque jour

Les croit-on du marbre
Des palais et des lois
Que leur statut soutient
Quand leur pèse la charge 
De trancher des drames 

Des hommes des femmes
Pas faits pour souffrir
Même s'ils gèrent la souffrance
Où ça pulse 
Où ça sue
Où chaque jour s’épuise
À entendre les gens
A défaire les passions
Articuler le sens
Recomposer des liens

Certains font semblant de croire 
Qu’ils s’en lavent les mains
Quand, même cela,
Ils n’en auraient pas le temps

Des hommes des femmes 
Que l’entre-soi indiffère
Qui attendent debout 
Devant des béances
Sans fin
Renouvelées






23 novembre 2021 
appel des 3000  http://urlz.fr/gPgR 


 

 

mardi 30 novembre 2021

Joséphine Baker au Panthéon




Peut-on être lourd
Quand elle fut si légère
Inconséquent
Quand elle résista
Jusqu’à risquer sa vie
Pour celle de tant d’autres
Quand elle combattit
Encore et toujours
Pour les Noirs les femmes les faibles
Quand elle hissa haut les mains
D’enfants sans lendemain
Peut-on la réduire
Au music-hall
Aux tourbillons de cuisses soyeuses
Peut-on se permettre
Une galipette facile
Parmi tant de symboles
En disant l’éternel
De ses si beaux seins-bols ?




30 novembre 2021

Joséphine Baker entre au Panthéon


 

 

jeudi 25 novembre 2021

La société afghane étouffée

 






Femme en ce pays

C’est vivre à demi

S’écarter plier

Se voiler la face

Rager

Ne plus apprendre

Avoir pour horizon

La maison

Vivre vite la rue

Se dépêcher

S’agenouiller

Admettre sa condition

D’être bas

Voir ses enfants

Plier à leur tour

Univers

Sité ? Salité ?


Femme en ce pays

Souffre et paie

D’idiots d’elle obsédée

Un regard parfois

Soulève un espoir

Tout aussitôt le brise

Quel compagnon pourrait

Braver l’interdit

Toucher une main

Défaire un foulard

Caresser un sein

Fendre une tunique


Femme en ce pays

Attend et subit

Voit la mort chez eux

Sent la vie en elle

Que c’est long de vivre

En feignant le sommeil

 

 

25 novembre 2021

journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes


 

William DANIELS

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/23/la-societe-civile-afghane-etouffee-a-huis-clos_6103280_3210.html


samedi 20 novembre 2021

recueil de poèsie "La hure-langue" (Roland Cornthwaite)

 

 

 

 

 

 

                             Le mot fuit court comme le sanglier emblème

A nous de le rattraper de s’en emparer  
De se préparer chacun  
À sa propre défense 
 Quand « à cœur ouvert »
Tout partira sans retour
 
 
 
 
 

 
https://editionsisabellesauvage.fr/catalogue/la-hure-langue  

vendredi 12 novembre 2021

La nuit s’apprend

 


La nuit s’apprend dans les rues

Ombrées de réverbères

Quand les corps inquiets

Se rentrent

Découvrant des visages sur les murs

Des vertèbres derrière les colonnes

Se laisser boire par le noir

Apprivoiser la peur

Sa glisse glacée

Son frisson de groseilles


La nuit s’apprend de la lune

Des bois qu’elle surplombe et affole

Des pistes tracées en bord de plage

Nuit qui brûle

Entretient le sabbat

Fourrage farfouille

Fomente des combats de froufrous

Agonies reptations épiements

Drôle de mazout

Qui fore des puits de pièges


La nuit s’apprend sans la mère

Sur de blanches peaux de lait

En bord de fenêtre

Un soutien-gorge au sol

Une lame en coin du bar

Elle s’apprend le jour

Et la nuit

Brûlant les yeux

Avec pour prix à payer

Les nuits blanches du cœur



12 novembre 2021



jeudi 11 novembre 2021

Migrants piégés à la frontière biélorusse

 

Ce que c’est que d’errer

Entre deux frontières

Au-dessus de nulle part

Le quant à soi perdu

Juste un feu de camp

Des hommes qui crient

Des forêts hostiles

La brume en couverture

Et guise de soupe


Ce que c’est que d’errer

À travers des fantômes

La frontière fuyant floue floueuse

Des hommes plus loin

Qui plantent des poteaux 

Erigent un mur

Devant les faons faméliques

Etiolés dans les phares

Ils ne courent même plus

Sans encore ramper

 

Errer c’est avancer 

Le long d’un long cercle

Il y a la frontière 

Il y a le rêve

Des uniformes en hommes


Ce que c’est que d’errer

Avec à peine d’air

Terre brûlée derrière

Zéro projet devant

Ou d’accrocher son cœur

À des fils barbelés

 

 

migrants poussés à la frontière polonaise par la Biélorussie

12 novembre 2021


 

lundi 1 novembre 2021

Pour Alain Accardo

 




Qu’il me pardonne

L’auteur du « Petit-Bourgeois gentilhomme »

Ce propos si léger

Pour dire sa révolution

Son rêve croyable

D’abattre le capitalisme

De changer la société

Pour dire le goût qu’ont ses phrases

Chargées de ferveur de soin

Dont l’orbe allume le feu nécessaire

D’où émergent, tels des dos de baleines sorties prendre l’air

Des mots-sémaphores, morale individuelle, écologie,

Suffisants pour lever le futur

Vitaminer la Thunberg 

Ranimer l’Éluard

Extasier la jeunesse

Qui brandirait ses larmes

En étendards de perles


Qu’on lise ces pages

De sagesse brûlante

Et que mes mots de rien

En soient juste l’hommage

Graines jetées au vent


Editions AGONE

jeudi 28 octobre 2021

Ils se lèvent (Soudan)

 

Bastonnés frappés meurtris

Ils se lèvent 

Traqués jusque dans leur chambre

Tirés par les cheveux

Jetés à terre pour avoir marché

Ils se lèvent

Et convergent aux barricades 

Faites d’air et d’espoir

De croyance en l’homme

Ils se lèvent contre les dents les mâchoires les fusils les carrures les tortures

Ils ne veulent pas porter la mort au pouvoir

Ni le pouvoir

Ils comptent sur eux-mêmes

Ils lèvent le poing aussi

La tête surtout

Regardent au-delà des chars

Et des faiseurs de charognes

Le ciel se lève avec eux

D'un bleu fraternel

Qu’ils ne laisseront prendre par personne




La population soudanaise refuse le coup d’état militaire du 25 octobre 2021



 



mardi 19 octobre 2021

Journée mondiale des animaux







Je suis un chien un clebs un clébard

Une bête qui mord

Parce qu’elle souffre

De n’être plus sauvage

Le monde disparaît et je végète

Avec des mâchoires inutiles


Frère ver

Tu fais mieux que moi

En broyant le sous-sol

Toi aussi l’alouette

A battre l’air comme au fouet

Et vous les crevettes

Gardiennes du vieil océan


Moi je reste chien

Qui a oublié la forêt et la lune

Clebs bourré de croquettes

Piégé à des noms ridicules


Que vienne le temps de l’animal libre !

Pour qu’en paix je dépérisse

Que les rivières m’emportent

Les ronces m’étouffent

Les loups m’assassinent

Qu’au moins je meurs

Avec du chien

 

4 octobre 2021


 

 

 

dimanche 10 octobre 2021

Petit (dans l’église catholique)



Fractures fracas fentes incises

Corps blessé âme bleuie

Interdit des assauts subis

D’excès d’accès à chair fraîche


L’amour de Dieu laboure la friche

On touche on triche en lisant le grand Livre

Aux innocents perdus qui pleurent

Des fautes qu’ils n’ont pas commises


Quel mouton imaginerait

Son berger dédié à sa perte

Hélas petit la robe l’encens

Les cierges servaient de décor


Tu te courbais brisais ta tige

La peur sertie dans le silence

Et tu allais lourd sur les routes

L’oeil aspiré aux nuées noires



Publication du rapport de la commission Sauvé sur la pédophilie dans l’église catholique

6 octobre 2021


 

 

vendredi 8 octobre 2021

Janis Joplin vs. Dior

 





Écorchée fêlée

La voix éraillée

Janis Joplin chantait juste

Juste la vie déraillant

Elle disait les douleurs

Les amours incomprises

Dénouant de ses chants

Les entrailles tragiques


Qui a donc pu plaquer

Sa triste voix blessée

Sur fond publicitaire

Trahissant les couleurs

Et le pouvoir des fleurs

Bientôt « Mercedes Benz »

Pour les fous du volant ?


Le scrupule d’être bonne

Entière, elle-même

A emporté l’artiste

En scène elle a brûlé

Alors laissez sa voix

Vibrer à l’état pur

Et renvoyez l’obscène

Récupérer ailleurs



Campagne publicitaire « Miss Dior » utilisant la chanson « Cry baby »