vendredi 29 janvier 2021

Poème du reconfinement 8 … pèse comme un couvre-feu…





Hamster au poil terni

Qui tourne en cette chambre

Où t’a mise un Covid

Comme en cloître moderne


Absence de regards

Dans ton miroir éteint

Absence de garçons

Aux creux froissés des draps 


 

Même à faire tourner

Retourner le problème

Ne s’offre que la rue

Par la fenêtre blême


Les moines aussi tournaient

En rond dans leur carré

Ils disposaient du ciel

Des tempêtes des pluies


Ils avaient les oiseaux

Frileux dans la fontaine

Des chants comme des ailes

Pour s’envoler aux nues


Tes livres ont les mots mous

Les boucles électroniques

Forment des nœuds coulants

Tu tournes comme un lait


Pour peu que porte s’ouvre

Qu’on tourne le bouton

Tu serais prête à tout

Qui que ce soit qui vient


Prête à tourner casaque

A te faire cosaque

A payer des tournées

Dignes des rois Kazakhs


Mais dix-huit heures sonnent

La cage folle s’ouvre

Ennui néant résonnent

Il faut filer au lit




16 janvier 2021

couvre-feu à 18 heures


 

 

lundi 18 janvier 2021

Incesto

 
 
 
Avant la première fois
Il y a un père beau-père
Qui conte des histoires
De chevalier grandiose
Qu'il est haut qu'il est fort
Que peut-il arriver

Avant cette seconde
Il y a un enfant
Friand des faux frissons
Des phrases qui inventent
Des méchants pour les autres
Tout peut bien arriver

Avant ce moment-là
Les regards sont complices
Les souffles se mélangent
On s’amuse à trembler
De peurs imaginaires
Comme on va bien dormir

Vient le corps bafoué
Une seconde éternelle
répétée
répétée
répétée





« La familia grande» de Camille KOUCHNER
publié le  7 janvier 2021
 


 

vendredi 15 janvier 2021

Poème du reconfinement 7 : L’air l’eau le feu...




Avec un soupçon d’air j’écrirai l’avenir
Tricotant la nuée en alphabet vapeur
Des ballons des fusées les baisers qui nous manquent
Lettres-flocons glissées dans la fente d’un souffle

Avec un peu d’eau je livrerai du rire
Parures à sertir autour des masques bleus
Translucides guirlandes de gaie lucidité
Au moins se devinera-t-on ouvrir la bouche

Avec un bout de terre un brin une branche
Je déroberai au couvre-feu une sente
Qui partira de l’un et mènera à tous
Droite comme la trajectoire d’une étoile

Avec le feu ce sont les cœurs que j’ouvrirai
Le rouge flamboiera au bas bruit de la braise
Qui que soit confiné il y aura la joie
Un tapis d’alpaga sous les chansons d’amour


15 janvier 2021



 

dimanche 10 janvier 2021

Hong Kong

 




Et même si l’empire

Siffle la fin du round

S’il fait pleuvoir les larmes

S’il distribue les armes

Si par réflexe antique

Il abat le moustique

La tête rabotée

Les ailes découpées

Et à l’ordre du jour

Met celui de la nuit

Aux joues des opposants

La bise des prisons

 

Alors que la joie vive

Que les gongs s’endiablent

Que les tambours dissonent

Que la jeunesse écrive

Le livre de demain

En pages de ciel clair

Et de rousse rosée




Arrestations à Hong-Kong

au nom de la loi sur la sécurité nationale

6 janvier


2021

 

page d’accueil du site Lichang Xinwen (Stand News)

samedi 9 janvier 2021

Capitole de force

 

 

 

 

Par fous interposés

Le fou porte ses coups

Onction des assaillants

Bénédiction des bandes

Stimulation fatale

Aux aigris aux frustrés

Aux bernés par le fou

Que le chaos libère

« Allez-y ! »  « Revenez ! »

Les dégâts les gars

C’est la faute aux fraudeurs

Les morts sont nos martyrs

Now that you’ve done the job

Tout expliqué au globe

Salut moi je me tire

J’ai un golf à finir

 

 

Des trumpistes excités saccagent le Capitole , 6 janvier 2021