mardi 24 mars 2020

Poème du confinement 2


 


Le vide
Devenu la respiration
Des rues suffoquées d’absence
Les vies dans le halo d'appartements
La crainte ancienne revenue
Sans odeur sans goût sans visage
Masquant les gens d'inutile
La nuit gagnant la partie

S'efforcer
Avaler la couleuvre du temps
Se faire l'aède d’un demain
Qui ne sera peut-être pas

Et quand s'effaceront les circuits rares
Quand l'art rejaillira des poumons
Quand purs aux lèvres viendront les postillons
Quand sous les pieds la plage brûlera
Que le virus aura viré
Dehors
Dehors
Nous flotterons




24 mars 2020, deuxième semaine de confinement

mercredi 18 mars 2020

Poème du confinement 1








Comment frôler des corps
Sucer des bouches
Hâler des haleines aux parfums de printemps
Cesser de respirer l’autre
Se satisfaire de sa sueur
Oblitérer l’imprévu
Anticiper le rien
Quand la guerre s'annonce

La ville est vide
et mon cœur aussi



Confinement annoncé par les pouvoirs publics
pour lutter contre la pandémie de Covid-19
17 mars 2020



dimanche 8 mars 2020

Femme d’Amérique latine





La vague vient volontaire imprévue rageuse
Une marée de vieilles de vierges avides 
Qui veulent des ovules libres de leur ventre
 Des ventres de bon vent prêts à tourner à vide

Inflammation du genre réclamation du doux
Les colère en couleurs envahissent les rues
Les têtes se relèvent les mains se ferment en poings
 Rien n'est impossible poussé par le désir 

Elles disent être lasses d'être bêtes de somme
Faussement cajolées vraiment vitriviolées
Elles veulent que pour toutes et une fois pour toutes
On règle l'addition de leur sous-condition

Ça roule dessus les jupes dessous les robes
De la Terre de feu aux côtes caraïbes
Et si les bouches s'ouvrent grandes pour gueuler
C'est aussi et surtout pour mordre s'il fallait


8 mars 2020
Journée internationale des droits des femmes
mobilisées au Mexique, au Chili, en Argentine...
Mariana Greif REUTERS