mardi 16 août 2022

S’en prendre à Salman Rushdie



Déjà mort à lui-même

Le fanatique est au-delà du sens

Noyé dans le noir qu'il dispense

Une formule tourne dans sa tête

"Place nette " partout sur la planète


Il aime les murs adore les caves

Déteste l'océan l'aurore

L’incertitude est le couloir du diable

Les couleurs lui font peur


Alors les chatoiements d’un livre

Les bouffées folles qui soufflent à tour de pages

La vie qui s'y répand comme un tapis

C'est là miroir trop cru

Qu’il faut briser en éclats


La vie a failli passer

A Chautauqua

Mille fois tant mieux monsieur Rushdie

Votre bon sens nous est vital


Tentative de meurtre de Salman Rushdie à Chautauqua, État de New York, 12 août 2022


 

 

 

dimanche 14 août 2022

Béluga




Ta peau blanche dans l’eau noire de l’écluse

Mycosée malade ternie de mazout

Loin des constellations arctiques 

 

Tu gis là sonné sans geindre sonar déréglé

Qu’allais-tu faire dans cet estuaire

Dépourvu d’aventure et de super tanker

 

Tu as perdu le nord la boussole la tête

Les échos se brouillent tu t’imagines au large

Que peuvent les gentils vétérinaires

 

Tu voudrais le Saint-Laurent et la Grande Ourse

Laissez-moi disparaître

Un peu d’air d'eau un peu d’oubliez-moi




9 août 2022

Décès d’un béluga dans la Seine malgré diverses tentatives pour le sauver


 





 

dimanche 7 août 2022

La menthe

 



Quand l'amour semble s'absenter

La menthe de tes yeux fane

Ton regard s'éteint et ton teint avec lui

Comme si le fard devenait venin

Tout est à l'eau noyé

Rien n’y fait vase ou jardinier


Souvent la rébellion l’emporte

Le vert flamboie dans les pupilles

Tes yeux sculptent deux ancres

Plantées dans l’iris de l’autre

Il n'y a que l’amour dis-tu

Comme issue à l'amour


Dans les deux cas je me déporte

J'essaie au vert de faire des vers

Mais tel le pêcheur en enfer

Je reviens à tes meurtrières

Plongeant mon bleu de mer

Dans ces puits de lumière






Riom-es-montagnes, 28 juillet 2022

sur la voie de chemin de fer



samedi 6 août 2022

Nager

 



De loin sentir entendre

Les embruns les rouleaux

Le vent qui vaque à l'estran

La peau déjà perdue


Un instant de sable

Avancer se tendre pousser

S’élancer

Épouser le vêtement liquide


A la vitesse que la glisse imprime au corps

Se défaire ds pensées

L'horizon s’écarte

Le cœur comme un papillon


Si le fond propose sa couche

Dire « Plus tard »

J’ai un amour à prendre

Dans le rond de mes bras


Continuer au large

Mordant au collier d’écume

Nager sans fin

Le monde au fond de soi