mercredi 28 février 2024

La grâce de Bob Marley

 



Il s’élève inspiré

Icône dans la fumée d’un cône à deux mains tenu

 Les joues creusées

Cheveux de Méduse sur lesquels le temps n’a pas de prise

 

 

Une main au micro l’autre à l’oreille

A grands gestes d’oiseau

Il répand un message de paix

Atteignant la grâce

L'épuisant

La rendant aussitôt


Sa voix mène la danse des ombres et de la lumière

Hey brother ! come with me in the sun and sing !


La grâce de Marley

est d'être beau sans beauté

feu sans brûler

d'annoncer la couleur

aux Noirs et aux Blancs

il faut aimer man

il faut fumer prier chanter

et jouer au ballon




Printemps des poètes mars 2024


 

lundi 26 février 2024

Mon pays que je ne vais pas quitter

 

Frappé sectionné labouré

Attaqué assailli bombé meurtri

Fondu fendu percé blessé

Mon pays que je ne vais pas quitter

Pour quel silence sinon quelle incompréhension

Quel exil

Ce pays dont peu importe l’identité

Le drapeau l'hymne les oraisons

Qui n'a de raison

Que parce qu'il est maison

Havre repos

Qu'il est l'histoire des miens et de mes souvenirs

Qu'il accueille chacun pour peu qu’il soit ouvert

A un mot un café un poème

Sans rapter des enfants

Sans détourner la langue

Sans prétention d’empire frontières à étendre

Mon pays dont la terre est Terre tout entière

Ce pays que je ne vais pas quitter

 

 

22 février 2024

Deux ans de guerre en Ukraine


 

 

Laver Ravel (de tout soupçon)

 

On veut ravir à Ravel son Boléro

Ce cadeau fantaisie pour Ida la danseuse

Ce ballet sans valeur qu'il disait le Maurice

Qu'un gamin musicien aurait pu composer

Car voici venu le temps pour tous et chacun

De se l'approprier le jouer librement

Or certains embouchent rentabilité

Fructification perception bénéfices

Voulant gonfler la note des exécutants

Qui sans plus de portées risquent de 

s'emporter

Pour juste cause de ras-le-boléro


21 février 2024

audience au tribunal de Nanterre pour que soit déclaré un coauteur au Boléro de  Ravel

  afin d'en prolonger l'exploitation des droits d'auteur


dimanche 18 février 2024

Alexeï NAVALNY

  


Avalé Alexeï par la grande bouche ombreuse

Disparu au ventre de la baleine

Rangé près de tant d’autres

Dans les tripes d’un roi qui navigue à 

l'envers

Qui abrutit son peuple et le ridiculise

Le roule sous ses bottes le ballote tapote

Lui laissant comme espace pour penser à

demain

L’air lourd à respirer

Pour l’opposant rieur

Ce fut le blizzard de KHARP / glacial

- 30° dans le nez les dents et les oreilles

Pour la sortie du jour

Il tenait bon pourtant

Le cactus libertaire

Malgré « La nuit puis le soir puis à nouveau la 

nuit »

Ils n'ont pas eu l'esprit

Le corps alors fut pris



16 février 2024

Probable assassinat d’Alexeï Navalny, opposant russe 

purgeant une peine de 19 ans dans la colonie pénitentiaire de KHARP


 

samedi 10 février 2024

Robert Badinter

 

L’homme est en nous de longtemps

Dans nos mémoires la vie le quotidien

Irrigués de sa foi en la progression de l’esprit

Idéal rêvé idéal atteint

Peine de mort abolie

Juridictions d’exception abrogées

Il a répandu la voix du partage

Du droit patrie commune

Sans papiers sans médailles sans statues

La seule qui vaille

Du feu de la fraternité

Le seul qui vaille d’être alimenté

Homme dédié à l’écoute

Disant après Hugo après Jaurès

après ce qu’il y a de meilleur en nous

Que oui c’est possible

Que oui il faut croire

Que oui là déjà aujourd’hui

La belle vie est à prendre

 

Alors bien sûr le Panthéon

Le marbre les lauriers les déclarations

Mais son humanisme comme viatique

Déjà suffit




9 février 2024

Décès de Robert Badinter


 

dimanche 4 février 2024

Jour de dédicace (A Stéphanie, Rémi, l’équipe COIFFARD)

 

Première
Trac
Et si des lecteurs venaient
Et s’ils ne venaient pas
Dédicace-gueule
Une amie passe le seuil joviale
Ça dégonfle à l’intérieur
Stabilisateurs en action
Gentillesse bavardage
Décrispation sur les accoudoirs du fauteuil
Les boiseries se reforment dans le champ de vision
Chargées de livres qui vont m’aider
C’est ça le truc

Les mots courent en page titre
Des accouchés mes bébés
Une adolescente ose pour sa maman
Du policier dit-elle
Ah non hélas mais j'ai une croisière en Méditerranée
Oh ! oui elle fait du bateau
Ma première inconnue bénie sourit en repartant
Puis un poète en cavale
Et un autre, peintre aussi, qui s’installe à converser
C’est bon cet appui l’un à l’autre
Un monsieur tourne autour de la table
Vieux digne frêle
Des souvenirs le hantent de la guerre d’Algérie
La folie des hommes a recommencé
Des textes étalés l'attestent
Il repart léger et lourd touchant
Écorché de ses vingt ans

J’ai trop écouté, une foule attend : trois personnes
Coup d’œil à l’entrée pas d'émeute
Des amis un président sympathique
L’honorable Falmarès
Une famille père mère enfants tous ensemble dédicataires
Un inconnu à nouveau qui s'arrime au port de la table lâche un prénom quelques mots repart le reverrais-je ce lecteur anonyme emblématique de la raison d’être d'un livre ?

Le temps passe enlace brasse embrasse
Dédicace cocasse où cascadent les mots
J’écris joyeux oublieux d'eux déjà
Posés pourtant aux amis aux frères aux lecteurs
Heureusement qu'il y avait ma muse

 

 

 3 février 2024
Séance de dédicace pour « Au jour le jour »
Librairie COIFFARD, Nantes