samedi 11 septembre 2021

Sophie, rescapée du Bataclan

 

 

 

 

Vingt ans après elle garde la mémoire
De son sac rose fluo
Décapé des semaines durant
Du sang de ceux qu’elle enjamba
Avant de plonger dans la fosse
Cessant de respirer
L’apnée pour échapper
Aux cliquetis des armes
Aux râles des mourants
Aux sonneries des portables
Elle n’oublie rien
Ne jette rien
Change seulement de métier
Sophie la même n’est plus la même
Qui a gardé son sac 
Rempli d’un vide plein de souffles
Le sien alors imperceptible
Les autres qui le sont devenus




8 septembre 2021, procès des attentats de Paris du 13 novembre 2015

https://www.franceculture.fr/emissions/comme-personne/sophie-rescapee-du-13-novembre-pas-question-que-le-bataclan-prenne-toute-la-place-dans-ma-vie 

 
crédit Manon Loup-Hadamard Radio France


mardi 7 septembre 2021

Vive le vaccin (Poème du reconfinement 23 )






Tu aurais dû entrer dans l’hôpital

Voir les poitrines effondrées comme du vieux linge

Tourner la tête vers celles qui se détournaient

Mortes du chagrin d’avoir refusé le vaccin

Une infirmière serait passée

Ange blanc à sabots de plastique

En pleurs

Chargée de l’absurde mission d’étouffer les toux tueuses

Chargée de la souffrance que tu génères

Comploteur

Qui te rassembles avec tes potes

Dénonces les faux profits des big pharmas

Revendiques la liberté corporelle

Bientôt aussi tu pleureras

Ton père ta mère ta sœur

En criant à l’injustice

Sans que la honte t’étouffe

Assassin de toi-même

 

 

 5 septembre 2021


 

jeudi 2 septembre 2021

Francesco Bearzatti Tinissima quartet

 
 
 
 
Ça tourne pète trompette 
Le ciel s’emballe et le sax s’axe sur les lumières du sud 
Y aurait-il une éclipse 
Qu’elle n’étincellerait pas d’éclats plus vivants
Que cette mélodie venue des siècles anciens
C’est à dire demain 
Avion solaire en transport d’expansion
Parfums d’ivoire cuivre dentelle ligure
Bronze à mâcher sous les sapins de l’apoplexie
Ah ! s’étouffer de notes 
Disparaître sous l’avalanche 
S’enfoncer dans la gorge les anches 
 Remonter du fond de la moelle 
Avec Lolita et ses rebonds 
Que dessine un solo de trompette 
Toutes deux nues dans la nuit venant
Y aurait-il un bûcher 
Qu’il frissonnerait d’être à moindre incandescence 



 
 
28 août 2021
Rendez-vous de l’Erdre, Nantes