dimanche 29 novembre 2020

Floutons plutôt les casseurs



Quand la vitre de banque explose
Quand s'enflamment les containers
Quand se décroche la mâchoire
Sous la visière du flic à terre


C'est que la cagoule a donné
Des points aux uns des poings aux autres
Mouche du coche des défilés
Qui eux vont visage à l'air libre

Le black bloc doit faire ses dents
De bébé-rageur contre un mur
Un poteau un flic un fourgon
Il est le vrai dénonciateur 

Garantissons qu’il soit flouté
  Si on veut pas se faire flouer
Car c’est pour nous qu’il ose et casse
Chaud à l’abri du premier rang
 
Il a des droits respectons-les
Portons ailleurs notre regard
Détournons de lui nos portables
Les lâches ont besoin du silence  
 
 
28 novembre 2020 
manifestations contre la loi relative à la sécurité globale

(Sébastien Darsy)

 

Poème du reconfinement 3 : Le poème n'a pas d'horaire

 




 

Le poème n’a pas d’horaire

Il arrive le jour la nuit

S'assied s'installe autour d’un verre

Au bout d’un lit ou de l’enfer


Ouvre ses valises de vers

Se gratte le poil fouille hésite

Parfois referme le couvercle

Renonce quand c’est non c’est non


Le plus souvent il veut bien faire

Cherche une assonance une rime

Se développe ou se concentre

Joue l’hermétisme ou la clarté


Il peut devenir fleuve immense

Et c'est le Mahâbhârata

Où se faire court comme haïku

Syllabes denses insaisissables

 

Sur le cahier l’auteur attend

Maladroit fébrile impatient

Il regarde toujours sa montre

- Il a sa carrière à boucler -


Mais si trop tôt il se sert

Dans les propos éparpillés

Cueille des vers trop frais trop verts

Jamais gueulés jamais mâchés


Alors l'écrit qui sort du trou

Sera poème sans visage

Sans toilette nu comme un ver

Qui jamais n'éclaboussera


Ne sera pavé dans la mare

Jamais n'écorchera au sang

La douleur ou la passion

Il restera une bluette


Assignée à un but insigne

Il s'enfoncera sans éclat

Dans un étang d'indifférence

Loin du génie des mots hurlant

 

 

29 novembre 2020


mercredi 25 novembre 2020

Expulsion République

 





Il a pris son baluchon

S’est éloigné

De la place de la République

La pension n’était plus bonne

 La tension montait

L’attention manquait

Il est parti ailleurs

Vers un autre cloaque

Se fondant dans le noir

Lui le sombre de peau

Tenant là peut-être une chance




Expulsion de migrants de la place de la République, Paris 24 novembre 2020

                                                                                                    (Boby)
 



dimanche 15 novembre 2020

L'Arménie





Arménie





Jadis on chantait l’Arménie

De fin papier

C’était douceur

Parfum de rose

On voyait ses montagnes

Nimbées de bleu

Lointaines

Promesse d’une escalade au ciel



Jadis l’Arménie froufroutait

Douceur de laine douceur de soie

Quelque chose au cœur

A soi

On voyait les visages

Les belles mains rugueuses

Offertes larges

Aux plis creusés par les voyages



Jadis on cherchait l’Arménie

Comme on cherche son port

Sa vie

Oui ça existe

C’est mieux que l’or

Que les écus que la richesse

C’est quelque chose

En soi



Jadis on disait Arménie

Et on souriait

Le pain sentait bon

Les filles dansaient en jupes suspendues

On fumait

On buvait

On disait l'harmonie

D'Arménie



deuxième guerre du Haut-Karabakh

cessez-le-feu entre Azerbaïdjan et Arménie

9 novembre 2020


 

 







 

samedi 7 novembre 2020

Kamala HARRIS, Vice-présidente




Bienvenue Kamala 
Au pays des crocos
Tu fais tes premiers pas
Porteuse de l'écho
De tant de voix de femmes
De tant de voix de Noirs 
De tant de voix sans voix
Qu'il te faudra une âme
Entière vers l'espoir 
Consacrée à ces choix




Kamala HARRIS, élue  vice-présidente des Etats-Unis 
7 novembre 2020
(Getty images Mark Makela)
 

 

élection Joe BIDEN

 


Good job-Iden !
 




Sonnez flons-flons

Tremblez trumpettes

Lame de fond

Larmes d'enfin

Enfin la fin

Des déraisons



Oui on respire

Loin du médicocre

Finie la haine

- Joe on l'espère -

Et puis en plus

Des belles paroles

Fous-nous la paix

Un peu partout !





 
 Election de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis
7 novembre 2020 
 (Angela Weiss AFP)

vendredi 6 novembre 2020

Poème du reconfinement 2 : Je n'ai pas peur...

 

Poème du reconfinement 2

 


Je n’ai pas peur du Covid-19, ni du 20

Quand à son tour il viendra titiller la terre

Je n’ai pas peur puisque je baigne avec mes frères

Dans la soupe cosmique à mélange divin


Nous partageons postes postures et postillons

Nous posons sur les mêmes bancs nos postérieurs

Nous touchons toussons poussons du même aiguillon

Pour que la vie se vive dans la meilleure humeur

 

Depuis Noé nous naviguons en barque unique

Faiblard cahin-caha vers des demains meilleurs

On tue encore certes pleurs regrets cantiques

Violence conjurée en couronnes de fleurs


Mais j’ai pas peur de l’assistant respiratoire

Qu'assisteront sous des draps frais les mains expertes

Des infirmières du vivre-ensemble et de l'espoir

Tous unis aux balcons pour conjurer la perte

 

6 novembre 2020

 

 

dimanche 1 novembre 2020

Poème du reconfinement 1 : J'avais pourtant tout fait...

Reconfinement 1




J’avais pourtant tout fait :
Étouffé dans des bras
Esbrouffé dans des bars
Arpenté des marchés
Feuilleté des musées
Traîné dans des cinés
Le Saint-Raoult prié
L’hydro-gel négligé
Pris des tramways bondés
Marché couru soufflé 
Dispersant les suées 
Et sans rien attraper
Tout ça récompensé ?
Nenni, reconfiné !






Reconfinement décidé par les pouvoirs publics
30 octobre 2020