mercredi 20 décembre 2017

L'interlocuteur












Passible de crimes de guerre



              mais


                         passable



Eboueur d'humanité



              mais


                         qu'on sent

 

Tortionnaire d'adolescents



              mais


                        partenaire 

 

Ouvreur de vannes à citoyens



             mais


                       interlocuteur
 

Gazeur


             causeur 




C'est que



Tout obscurci que soit 

 

            De sang et de douleur



                          Son palais de Mazzeh



Il pèse son poids de titres



             L'écho de Téhéran



                          L'étoile de Moscou



                                          Le miroir de Nuremberg




Alors oui parlons 

 

              Parlons avec lui



                          mais 



Au parloir de l'histoire



Le président de la République française annonce le 18 décembre 2017
qu'il faudra compter avec le président syrien pour rétablir la paix

jeudi 7 décembre 2017

Octobre !




 
Enfin la raison 
A des raisons de se révolter
Le peuple bouge !
Rouge
Le peuple gronde réclame
Du bon pain du bon sens
Trop de siècles 
Il est asservi resté
Trop de tsars il a servi 
 
 Allez ! déclamations ! réclamations !
La raison rouge de colère 
Le peuple claque
Dans les plis des drapeaux
 
Octobre bouge
Jaillit des caniveaux 
Fend les couronnes et les crânes
Jette à bas les bijoux 
Abat les pyramides 
Brise les hiérarchies
Et dans le velours d'un rideau rouge
Octobre 
Se mouche
 
 
 
 
 Centenaire de la révolution russe d'octobre 1917
 
 

Slobodan PRALJAC










Le lâche
Se paye notre fiole
En avalant la sienne
"Praljak n'est pas un criminel de guerre"
Lance-t-il
En dernier
Projectile
De l'excès
Ah oui ! Lui qui a
Noirci brûlé brisé
Des gens des lieux
Des envies des rêves
Des rivières des fleurs
Qui a brouillé le cours
Des vies les plus simples
Barbouillé de rancœur
Les Croates et les autres
Et il file à l'anglaise
Par la porte mesquine
Du cyanure en flacon !

Où est le courage que les victimes ont dû
Puiser dans la douleur
Pour résister à l'immonde
Facile de fuir la scène
En héros de la haine
Qu'il sache pourtant
Que sa débine
Désavoue mieux qu'un aveu


Suicide de Slobodan PRALJAC lors du verdict de la chambre d'appel du Tribunal de première instance de La Haye confirmant la peine de vingt ans de prison pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre
(29 novembre 2017)
http://franco-allemande/europe/article/2017/11/29/jadranko-prlic-l-ex-dirigeant-des-croates-de-bosnie-condamne-en-appel-a-vingt-cinq-ans-de-prison_5222168_3214.html

mardi 7 novembre 2017

Jacques Lapalu

 

Je râle je râle je râle
Tu es parti et c'est moi qui râle
Mécontent de n'avoir pas
Appelé plus souvent
De n'avoir pas
Envoyé des cartes des courriels des bouteilles
Des mots en vrac en lignes en paquets
De n'avoir pas
Téléphoné
Un jour un soir une nuit
Un moment
Une éclaircie dans la succession des jours

50 ans ont passé depuis que nos frimousses se sont frottées ensemble au même abreuvoir glacé d'un camp au petit matin, après une veillée autour d'un feu

50 ans hachés, partagés pourtant de temps forts, éternels en fait
Sans toi, la Tunisie, la Grèce, l'Allemagne,ces pays découverts ensemble dans nos 20 ans, ne seraient rien

Je ne râle pas
En fait je suis triste
Pour toi et pour Lætitia
Et tous ceux qui t'aimaient
Tu croyais avec sensibilité
A la force de l'esprit
Je gage qu'il te permet
De nous voir de la où tu es
Et de recevoir
Ces mots de passage

So long Jacques


Un vieil ami parti le 30 octobre 2017

dimanche 5 novembre 2017

Le président de la Généralité




Pour sauver qui
Pour sauver quoi
Est-il parti
Vers le ciel belge

Dans la province
Les places bouent
De vieux amis
Se tournent le dos
Chaque repas
A goût de lutte
Même s'aimer
Devient exploit

Et lui qui va
Sur la Grand-Place
Loin des ramblas

Est-ce un exil
Qu'a-t-il sauvé
Est-ce un pays


30 octobre 2017, le président de la Généralité de Catalogne
s'enfuit à Bruxelles

mercredi 1 novembre 2017

Poète







Quand le reflet du fer éblouit le bourreau
Quand la mer se déchaîne en douce au pied des grèves
Quand les palais s'effondrent à grands bruits de miroirs
Quand le vent s'encanaille à travers le plateau
Quand ta bouche déroule et la peau et les mots
Quand la vie est un puzzle où tout reste à placer
Quand crier de plaisir ressuscite Lorca
Quand les moutons se brossent à l'écume atlantique
Quand l'histoire se range au rayon de l'histoire
Quand le couvercle fume sur un bouillon de plumes
Quand chacun s'affranchit de se savoir fini
Quand la peur s'évapore du fond des pots de pleurs
Quand marcher est un chant compris par les oiseaux
Quand le Mont Blanc se lasse de coudre les nuages
Quand Césaire prend des airs à la corde pendus
Quand Eluard est lu comme un mode d'emploi
Quand fusil est un mot dont l'Académie même
Au cristal d'un pommeau a perdu l'orthographe
C'est que tu règnes
Poète
 

1er novembre 2017
en cas d'actualité, la poésie ne peut pas faire de mal

dimanche 29 octobre 2017

Douleur






Genou gauche talon droit
Géométrie des flux
Des axes des arcs des cercles
Partout chez elle
A l'établi
Des peaux fendues

Genou droit talon gauche
Elle décoche à bas bruit
Des coups bas des coups moches
Héroïne fausse
De cinéma tourment

Dans des draps détrempés
Lanceuse de dagues
En mesures muettes
Le corps
                                                 crie
                                            en silence
Corps maudit
Qui lui sert de décor


Randonnée, juillet 2017

vendredi 6 octobre 2017

Hélas Vegas




I  


Il est seul

De la chambre on ne voit rien

D'humain

Il brise la vitre
Insupportables éclats de vie


Trop de rires de couleurs d'air

Rétablir l'équilibre

Stabiliser le mitrailleur

Tirer à longs traits

Sur le néant de la foule

Gâcher la fête à la gâchette

Vendue à chaque coin de rue

II 



Si les croupiers avaient truqué...

Mais non roule roulette barillet

Epuise l'arsenal

Qui raffle de ses riffles à lunettes



III

L'allumé de la mèche

Venu sur place pour voir

Bénit balles et victimes

Le bel amendement

Les rend tous unanimes

Tu sauveras ta peau

En écorchant autrui

Il faut tuer la vie

Pour protéger sa peau

2 octobre 20017, tuerie à Las Vegas, 58 morts, 515 blessés

lundi 4 septembre 2017

"Leila Bounous et le Marabout Orkestra"




Mimant les grues

Feignant les voies

Leïla Bounous

Déchire le ciel

Et puis s'appuie

Au Marabout



La guitare menthe

D'entre les barques

Un sax décolle

Foule en apnée

Leïla maîtrise

Neuves novas



Tandis qu'Houston

Se noie de pluies

L'Erdre s'enflamme

Le sextet pulse

Leïla s'enfuit

Par la voie bleue




Festival musical Rendez-vous de l'Erdre

2 septembre 2017, 15 h

http://www.rendezvouserdre.com/portfolio/marabout-orchestra/

« Market street » sextet





Le groupe groove grave

Son jazz trempé

Dans la mangrove

Hommage au mage

Joe Zaniwul



Le sax dans l'axe

La cuica crie

L'agogo gongue

Devant la scène

Des filles en tongs

Font entrechats



La nuit est mauve

L'ambiance au moove

Le ciel aspire

L'éclat des cuivres

Et le sextet

S'extrait en rythme

Des mines de notes


Festival musical Rendez-vous de l'Erdre
Nantes, 1er septembre 2017, 22 h
http://www.rendezvouserdre.com/portfolio/market-street/

"Wax'in"


(au trompettiste Médéric COLLIGNON)

Le soir soudain retient la nuit

Trompette collée au plafond

Collignon rue dans les étages

A coups de cornet acoustique



Ça vibre en bord de chapiteau

Fulguration dans les enceintes

Sulfure au long des toms-toms clairs

L'air s'ébouriffe de riffs bleus



Des nuques ploient

Des fronts s'inondent

Les femmes à belle chevelure

S'autorisent une cambrure



En dessous l'Erdre

Aux doux méandres

Ouvre ses coffres à la mémoire

Les rats du canal Saint-Félix

Pâmés se font une beauté



Solos démons

Diable de groupe

Ça fond ça visse

Ça vit à fond

Collignon s'affale en marée



Soudain la nuit

Les bateaux fuient

L'oreille s'absente

Au coin du cuivre

De Médéric



Festival musical Rendez-vous de l'Erdre
Nantes, 1er septembre 2017, 21 h


vendredi 1 septembre 2017

Loup Bureau




Loup Bureau
Ton bourreau
Est-il bien
L'autocrate
D'Ankara

A Sirnak
Tu t'angoisses
Souffres souffles
Penses aux tiens
Ceux-la qui
Malgré toi
Se répandent

Sauras-tu
T'affranchir
De leurs peurs
Qui t'enferment
Malgré eux
Etre libre
Librement


Des affiches du journaliste emprisonné en Turquie
couvrent les murs du Conseil Départemental de
La Loire-Atlantique
1er septembre 2017