lundi 12 décembre 2016

Poème en forme de journaux



1 -
D'abord un cocktail, dans un restaurant vidé de tables, une avocate qui lâche sa robe.

2 –
Puis la cave du club de jazz. Trois poètes américaines pour une lecture bilingue. J'arrive en cours de la deuxième.
Bordée de métaphores architecturales, texte glué au dictionnaire. Je suis pas dedans. Pas encore.

3 – Après dans la nuit solitaire, le temps dit qu'il s'est passé quelque chose.

1 –
Des invités, je vois surtout les femmes, cheveux à l'onde.
Chacune est toutes et toutes chacune.
Tandis que les mâles tapent du sabot, elles. Elles regardent au-delà, savent l'océan qui s'ouvrira.
2 -
Auteure n° 3 convoque la musicalité. Ça doit danser sous les syllabes, scander dans le texte. Marcelle Durand pilote un poetry project à New-York. Qui est comptable d'une lecture ?

3 – Une aurore fuse dans la nuit. La clarté m'inonde.
Au lieu de faire fracas les mots s'agrègent.J'écris.


1 -
Quitter le pot de départ – parce qu'on m'attend au Pannonica - mais le lieu rétino-persiste : je vois les mains qui fouillent les plateaux, les yeux qui scannent les possibles.
2 -
L'auditoire d'une lecture ressemble à un papillon cloué.
L'interprète, poète aussi, brode en translatant.
La langue primaire insiste. Persiste son bourdon.

3 - Comme si à elle seule la solitude faisait foule.


1 -
Boire, mâcher, servir sa vie en tranches incandescentes dans l'effusion de l'insouciance.
Chacun se croit. Roi.
2 -
Sur le plateau éploi de la question de la forme.
Tony Foster - n° 1 - commente avec brio.

3 - Tout est début. Le noir est générique au film de la nuit,.


1 -
Décantation des heurs de la nuit, et comptage des points de séduction. Les chairs flairent à fleur de peau.
2 -
La prosodie anglaise ignore l'alexandrin rappelle n° 3.
C'est pour cela qu'elle s'y risque.

3 – Grimper à l'échelle des mots. En bas le certain précipice.
En haut un sommet jamais sûr

1 -
Les talons punaisent la nuit au carrelage.
2 -
Tina Darragh – n°2 - raconte le suicide d'une fille de son collège un livre de Sylvia Plath à la main.
Scandale chez les religieuses qui les pensionnent.
La poésie doit décentrer l'absurde commente n°1.

3 – Pourquoi ne suis-je pas resté boire ?


1 -
Aux cordes de la nuit s'étend la sueur.
2-
- Listening to Harlem, fut la réponse de Tonya Foster au New York interdit du 11 septembre. Aujourd'hui elle file des haïkus.

3 - La nuit devient une île arpentée par Frank Smith « Isle de Jean, avec la mer, les pélicans, les petits crabes bleus... »


1 -
Départ. Quoi faire sinon fondre au chaud d'un corps.
2 -
Marcella Durand pleure son pays engagé sur la voie fasciste.
Que peut la poésie ?

3 – Pas sommeil, j'erre.


Nantes Midi-minuit poésie 8-11 décembre 2016


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