Le poème n’a pas d’horaire
Il arrive le jour la nuit
S'assied s'installe autour d’un verre
Au bout d’un lit ou de l’enfer
Ouvre ses valises de vers
Se gratte le poil fouille hésite
Parfois referme le couvercle
Renonce quand c’est non c’est non
Le plus souvent il veut bien faire
Cherche une assonance une rime
Se développe ou se concentre
Joue l’hermétisme ou la clarté
Il peut devenir fleuve immense
Et c'est le Mahâbhârata
Où se faire court comme haïku
Syllabes denses insaisissables
Sur le cahier l’auteur attend
Maladroit fébrile impatient
Il regarde toujours sa montre
- Il a sa carrière à boucler -
Mais si trop tôt il se sert
Dans les propos éparpillés
Cueille des vers trop frais trop verts
Jamais gueulés jamais mâchés
Alors l'écrit qui sort du trou
Sera poème sans visage
Sans toilette nu comme un ver
Qui jamais n'éclaboussera
Ne sera pavé dans la mare
Jamais n'écorchera au sang
La douleur ou la passion
Il restera une bluette
Assignée à un but insigne
Il s'enfoncera sans éclat
Dans un étang d'indifférence
Loin du génie des mots hurlant
29 novembre 2020
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