1
-
D'abord
un cocktail, dans un restaurant vidé de tables, une avocate qui
lâche sa robe.
2
–
Puis
la cave du club de jazz. Trois poètes américaines pour une lecture
bilingue. J'arrive en cours de la deuxième.
Bordée
de métaphores architecturales, texte glué au dictionnaire. Je suis
pas dedans. Pas encore.
3
– Après dans la nuit solitaire, le temps dit qu'il s'est passé
quelque chose.
1
–
Des
invités, je vois surtout les femmes, cheveux à l'onde.
Chacune
est toutes et toutes chacune.
Tandis
que les mâles tapent du sabot, elles. Elles regardent au-delà,
savent l'océan qui s'ouvrira.
2
-
Auteure
n° 3 convoque la musicalité. Ça doit danser sous les syllabes,
scander dans le texte. Marcelle Durand pilote un poetry
project à New-York. Qui est comptable d'une lecture ?
3
– Une aurore fuse dans la nuit. La clarté m'inonde.
Au
lieu de faire fracas les mots s'agrègent.J'écris.
1
-
Quitter
le pot de départ – parce qu'on m'attend au Pannonica - mais le
lieu rétino-persiste : je vois les mains qui fouillent les plateaux,
les yeux qui scannent les possibles.
2
-
L'auditoire
d'une lecture ressemble à un papillon cloué.
L'interprète,
poète aussi, brode en translatant.
La
langue primaire insiste. Persiste son bourdon.
3
- Comme si à elle seule la solitude faisait foule.
1
-
Boire,
mâcher, servir sa vie en tranches incandescentes dans l'effusion de
l'insouciance.
Chacun
se croit. Roi.
2
-
Sur
le plateau éploi de la question de la forme.
Tony
Foster - n° 1 - commente avec brio.
3
- Tout est début. Le noir est générique au film de la nuit,.
1
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Décantation des
heurs de la nuit, et comptage des points de séduction. Les chairs
flairent à fleur de peau.
2
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La
prosodie anglaise ignore l'alexandrin rappelle n° 3.
C'est
pour cela qu'elle s'y risque.
3
– Grimper à l'échelle des mots. En bas le certain précipice.
En
haut un sommet jamais sûr
1
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Les
talons punaisent la nuit au carrelage.
2
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Tina
Darragh – n°2 - raconte le suicide d'une fille de son collège un
livre de Sylvia Plath à la main.
Scandale
chez les religieuses qui les pensionnent.
La
poésie doit décentrer l'absurde commente n°1.
3
– Pourquoi ne suis-je pas resté boire ?
1
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Aux
cordes de la nuit s'étend la sueur.
2-
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Listening to Harlem, fut la réponse de Tonya Foster au New York
interdit du 11 septembre. Aujourd'hui elle file des haïkus.
3
- La nuit devient une île arpentée par Frank Smith « Isle
de Jean, avec la mer, les pélicans, les
petits crabes bleus... »
1
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Départ.
Quoi faire sinon fondre au chaud d'un corps.
2
-
Marcella
Durand pleure son pays engagé sur la voie fasciste.
Que
peut la poésie ?
3
– Pas sommeil, j'erre.
Nantes
Midi-minuit poésie 8-11 décembre 2016