Femmes
de réconfort
Maintenant
vieille la dame coréenne
Se
souvient des coussins dans la maison d'en face
Des
tulles immaculés gonflés par la brise
Du
rire de la femme de l'officier
Des
senteurs d'opium et de jasmin
Parfois
échappées des fenêtres
Elle
était en sabots
Avec
quinze autres
Parquées
derrière l'écurie
Elle
entendait les chevaux
Ses
cris
Personne
n'y prêtait attention
Sa
sœur sa mère
A
quelques kilomètres
Dans
un autre cloître de bois
Se
tenaient
Disponibles
comme elle aux soldats
Incompréhensives
Sinon
que l'Empire les avait soumises
Pour
le pire
Soixante-dix
ans
Plus
tard
Un
descendant
De
l'Empereur
Condescend
A
l'excuse et au repentir
La
pensionne
La
décorerait presque
Le
sang flue
Dans
sa déveine
Le
froid plus encore
Des
glaçons que rien ne fait fondre
28
décembre 2015, accord du Japon et de la Corée du Sud
sur
les femmes de réconfort